La loi 2005-12 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées précise que tout enfant en situation de handicap a droit à une inscription dans une école ordinaire. Cela a été mis en place par le PPS (projet personnalisé de scolarisation) dont le responsable est l’Education Nationale et est inclus dans le PCH (plan de compensation du handicap) établi par la CDA (Commission des droits et de l’autonomie).

 

Dans les faits, un enseignant est censé être nommé référent. Mais cependant, il reste que la scolarisation en milieu ordinaire dépend de la capacité d’autonomie, des compétences cognitives, du degré d’altération des interactions sociales et de la communication de l’enfant…

Et du combat des parents, une fois de plus! C’est aux parents de convaincre l’établissement de se lancer dans l’accueil de leur enfant. C’est aux parents de quémander une AVS (auxiliaire de vie scolaire)… et dans le meilleur des cas, l’enfant accédera à une scolarisation de quelques heures par semaine. Alors, oui la loi a fait progresser les choses puisqu’aujourd’hui les parents ont un socle législatif pour se battre mais dans la réalité, le combat reste inégal et 80% des enfants restent déscolarisés.

La scolarisation en milieu ordinaire permet pourtant de favoriser les interactions sociales de l’enfant avec autiste avec ses pairs (rappelons que l’enfant avec autisme a plus de mal à entrer en interaction avec des enfants qui sont moins patients et moins attentifs à ses particularités) mais cela apporte aussi aux enfants dits typiques. Cela leur permet d’appréhender les différences avec tolérance, de les responsabiliser aussi. Et un point non négligeable est que cela peut profiter à tout enfant typique qui aurait de petits problèmes d’apprentissage. Dans ce système, à mon sens, tout le monde en ressort grandi et gagnant.

On ne peut nier que cela demande beaucoup au budget de l’Etat. Cependant, sachant que l’autisme est un handicap que la personne portera toute sa vie, on se doit de tout mettre en place pour alléger leur quotidien et cela passe par l’intégration scolaire (en milieu ordinaire ou spécialisé). Cela permettre, à mon sens, de réduire les coûts budgétaires à long terme:plus ces enfants seront autonomes et moins ils « coûteront » à l’Etat le reste de leur vie. C’est cela qui devrait être notre premier combat: alléger leur quotidien durablement et cela, comme toutes choses durables, demandent des investissements au départ!

Rappelons que légalement, le PPS s’impose à l’école d’accueil. Mais la scolarisation peut aussi se faire en milieu spécialisé avec les CLIS (classes pour l’inclusion scolaire) en primaire et les UPI (unité pédagogique d’intégration) pour le second degré.

Il reste malgré tout que dans notre système d’éducation actuel, c’est encore la maternelle qui est la plus adaptée à la scolarisation des enfants avec autisme puisque les compétences travaillées sont celles qui leur font souvent défaut: vivre en communauté, parler et construire son langage, découvrir le monde, agir dans le monde, imaginer et créer…

Le primaire est à l’heure actuelle plus complexe puisque sa structure éducative s’appuie aussi sur l’initiative et le travail de groupe. C’est donc ici qu’il faut que l’école s’adapte et donne les moyens (via les AVS notamment) à ces enfants de s’intégrer dans notre société par le biais de l’école.

On sait tous trop bien l’importance de l’école dans notre intégration et notre devenir. Qui n’est pas un brin mélancolique en repensant à ses années primaire et collège? C’est à ces périodes que se développent les premières amitiés durables, les premiers conflits, en bref, c’est là qu’une partie de ce que nous sommes en tant qu’adulte s’est créé. De quel droit ces enfants « différents » ne pourraient pas y accéder? 

 

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