L’altération qualitative des interactions sociales est un des signes essentiels de l’autisme.

Les signes non verbaux, les gestes ne sont que peu utilisés ou de façon inadéquate pour entrer en contact avec les autres. Le regard est souvent déviant et ne se coordonnent pas aux autres gestes.Les mimiques sociales, l’expression gestuelle sont pauvres, exagérées ou inadaptées.

L’enfant avec autisme n’est pas en recherche de contact, par conséquent les jeux sociaux sont absents et l’adaptation à des groupes est difficile.

Même lorsqu’un intérêt social apparaît, la communication est malhabile, les échanges ne se maintiennent pas.

Malgré tout, les interactions sociales sont plus faciles avec des adultes qu’avec des enfants, les premiers essayant de s’adapter au mieux et d’ainsi faciliter l’échange.

Les règles sociales d’une conversation sont trop abstraites pour les personnes avec TED qui ne comprennent pas quand il fut prendre la parole, quand on doit écouter l’autre, combien de temps on doit parler d’un sujet… Cela nécessite une souplesse pour y parvenir (Théorie de l’esprit et attention conjointe).

Proportionnellement, les études ont montré que les personnes non verbales communiquaient plus que les verbales parce qu’il y a  du sens dans les comportements des personnes sans langage.

Les personnes avec TED font face à un autre problème au niveau des interactions sociales. En effet, chaque situation sociale est mobile, changeante. C’est notre capacité à utiliser la  théorie de l’esprit qui nous permet de lire dans les comportements des autres des informations utiles pour entrer en interaction avec eux. Les personnes avec TED ont une déficience dans cette théorie de l’esprit qui les rend « aveugles au niveau social ». Ce qui se cache derrière un comportement, une attitude leur est difficile d’accès. C’est ce qui peut donner l’impression qu’elles sont égocentriques et qu’elles ne portent aucun intérêt réel aux autres.

Selon Lorna Wing, des sous-groupes dans l’autisme sont possibles:

  • les « repliés sur eux-mêmes » développent plus tardivement leur conscience sociale, ils ne maîtrisent que peu le concept social et ont des problèmes de comportements comme des crises de colère, de l’agressivité vers eux ou autrui,des hurlements… souvent quand on interrompt leurs stéréotypies.
  • les « passifs » ont moins de problèmes comportementaux lors des interactions mais n’en sont jamais les initiateurs, ils aiment la routine ce qui améliore leurs comportements, ils ne développent pas de jeux d’imagination ou uniquement sur imitation.
  • les « actifs mais bizarres » tente l’interaction mais n’arrive pas à la réaliser normalement, ils surprennent et décontenancent souvent leurs interlocuteurs, ils ont des activités répétitives, pas anormales dans leur contenu mais qui les empêchent d’en développer d’autres. Leur compréhension des règles sociales sont parfois défaillantes.
  • les « presque normaux » ont un langage correct, imitent bien le comportement social mais font parfois des choses inattendues et se perdent

Ces groupes ne sont pas statiques. Les personnes peuvent passer d’un groupe à l’autre selon leur évolution mais aussi selon les lieux et les interlocuteurs.

Une autre classification existe réalisée par Barry Prizant:

  • neutralité sociale serait équivalente aux « repliés », la personne est indifférente sauf si elle ressent un besoin à assouvir, elle utilise surtout le contact corporel pour entrer en contact, ne respecte pas le « à tour de rôle », partage peu ses émotions, a peu de contacts oculaires, dévie souvent le regard, a des défaillances cognitives modérées à sérieuses
  • interaction passive correspondrait à « passif », les interactions ne sont pas spontanées, le rapprochement est possible mais pas recherché, la personne ne ressent que peu de plaisirs à entrer en contact mais ne rejette pas, le niveau de défaillances cognitives est variable.
  • interactions sociales actives mais bizarres, la personne a des interactions de son fait mais plus souvent avec des adultes qu’avec ses pairs, qui concernent principalement ses occupations répétitives, elle possède ou non un langage communicatif et est sujette à des écholalies soit directes soit différées, la perception des désirs de l’autre est minime, ces personnes sont souvent moins bien acceptées dans la société car elles s’opposent aux règles ou habitudes sociales connues

 

 

 

 

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